Franck Longelin : " Comme à l'origine, le geste de la peinture inaugure à chaque fois l'humanité. Il l'inaugure et la garantit tant qu'il se poursuit étant le seul à même d'incarner le plus justement, le plus absolument notre réalité. Sans lui, l'homme serait tout simplement une bête parmi les bêtes. Y renoncerait-il qu'il deviendrait une bête tout simplement.
Car ne nous méprenons pas : le tableau n'est jamais une image – les images sont pour les bêtes qui se mirent dans les rivières. Le tableau ne peut se réduire à une image. Le tableau est un corps. Il est le corps de notre réalité spirituelle. Par la re-présentation, lui donnant corps, le tableau fait surgir au réel notre réalité – un exemple trivial : avec une aisance inégalée, la peinture fit voler l'homme dans l'espace des siècles avant que laborieusement les technologies y parviennent concrètement, aussi ces dernières ne révélèrent rien de nouveau quant à la réalité humaine. Non une locomotive ne saurait être une oeuvre d'art ! trop lourde, pas assez rapide !... La peinture quant à elle, peut aller du ciel aux abîmes à la vitesse de l'éclair. Voilà l'homme.
Sans le tableau, l'homme n'aurait donc pas de corps ou disons que son corps réel, celui de bête, ne suffirait à dire son vrai corps celui de sa réalité authentique, entière.
Alors oui, lorsque Greco ou Titien peignent des anges, on peut y croire. Ceux-là sont notre vérité.
Et qui veut se détourner de la vérité ? "
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